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Commémoration AZF

Par admin joseph-gallieni, publié le dimanche 14 septembre 2025 21:30 - Mis à jour le lundi 15 septembre 2025 08:52

En cette année 2025, nous commémorons pour la 24éme fois ce triste évènement de l'explosion du site agro-chimique AZF, survenu le 21 Septembre 2001.

Le bilan est à ce jour de plus de 10.000 victimes dont 31 morts, 2500 blessés le jour même dont 50 blessés graves, sans compter les 3 milliards d'euros de dégâts matériels, dont 26.000 logements détériorés -voire détruits- sur une zone s'étendant à plus de 3 kilomètres.

Le lycée professionnel Gallieni, situé à moins d'un kilomètre de l'explosion, a été durement touché ; un mort, plusieurs blessés et des bâtiments endommagés nécessitant la destruction et la reconstruction totale de l''établissement qui n'a réouvert ses portes qu'en septembre 2008.

C'est donc ce lundi 22 Septembre à 8h que les personnels du lycée ont décidé de commémorer entre adultes cet évènement si ancré dans l'esprit des toulousains.

Aucun des élèves ou étudiants actuels n'y ayant été confronté, le temps passant, ils seront cependant invités à s'informer sur cet évènement, interroger leurs proches et bien sûr leurs enseignants s'ils le souhaitent.

Pour aller plus loin :

 

Article France Bleu publié le 21 septembre 2021 - François Breton,

20 ans après AZF, une commémoration au lycée Gallieni pour ne jamais oublier. Deux élèves, accompagnés du recteur de l'académie de Toulouse, ont déposé une gerbe devant la stèle en mémoire de Moustoifa Boura. 

Il y a 20 ans lors de la catastrophe d'AZF, Moustoifa Boura, étudiant au lycée Gallieni, était tué par la chute de débris. Ce mardi, les lycéens lui ont rendu hommage lors d'une cérémonie où il a été question de transmission de mémoire.

20 ans après la catastrophe d'AZF, les 970 élèves du lycée Joseph-Gallieni ont rendu hommage, ce mardi, à Moustoifa Boura, étudiant mort le 21 septembre 2001 dans l'enceinte du lycée. "Nous, nous n'étions pas nés en 2001. Mais nous savons, grâce à la commémoration d'aujourd'hui, que notre lycée à une histoire tragique", déclare au micro Lucie, élève de terminale. À côté d'elle, Medhi enchaîne : "Aujourd'hui, nous savons que nous ne devons pas oublier l'histoire de notre lycée. Nous voulons jeter un pont entre le passé et le présent, avoir une forte pensée pour notre camarade Moustoifa."

Un souvenir très présent

Michel était professeur de génie chimique à l'époque de l'explosion. Le 21 septembre 2001, il donne cours depuis une salle parallèle à la rocade, avec une vue sur les cheminées d'AZF. "J'ai vu le blast arriver, se souvient l'enseignant. Je n'ai pas eu le temps de réagir, j'étais par terre. Quand on est sorti de la salle, la porte était par terre, dans le couloir. Il n'y avait plus de vitres." 

20 ans après, il continue d'enseigner, mais au lycée Déodat-de-Sévérac. "La plupart des élèves ont déjà entendu parler d'AZF, parce que leurs parents ou bien leurs grands-parents l'ont vécu. Mais pour certains, c'est très loin. Ce n'est pas de la science-fiction, mais presque." Certains se sont rendu compte de la violence de l'explosion en assistant sur les réseaux sociaux à celle du port de Beyrouth, en 2020. "Il se sont rendu compte que ça avait fait des dégâts et qu'à Toulouse, cela avait aussi pu faire ce genre de choses" explique Michel.

970 lycéens ont assisté à la cérémonie d'hommage, 20 ans après la catastrophe d'AZF.

970 lycéens ont assisté à la cérémonie d'hommage, 20 ans après la catastrophe d'AZF.

Ne jamais oublier

"On passe devant l'usine tous les jours. On est quand même touché par ça. Ça fait partie de notre ville, on habite ici. Ça reste dans notre esprit, on n'oubliera pas", assure de son côté Loralie, élève en première.

"Je ne pense pas qu'il faille faire peser sur ces élèves un devoir de mémoire plus que sur d'autres, estime le proviseur du lycée, Sébastien Julé. Mais, comme ça touche leur établissement et son histoire, ça touche leur histoire aussi. Il faut qu'ils soient conscients de cette histoire."

Une gerbe de fleurs déposée devant la stèle en hommage à Moustoifa Boura.

Une gerbe de fleurs déposée devant la stèle en hommage à Moustoifa Boura. © Radio France - François Breton

 

 

Article "Science & Avenir" publié le 24 Octobre 2017 - Valentina Berta, Daniele Mayer, Paz Pizarro

15 ans après, l'explosion d'AZF fait toujours des victimes

L'explosion de l'usine AZF à Toulouse, le 21 septembre 2001, a eu des conséquences dévastatrices, physiques et mentales, sur des milliers de victimes dont la liste, 15 ans après, s'allonge toujours.

De quoi souffrent les blessés ? 

L'explosion a fait 31 morts, dont 21 travailleurs et un lycéen. Selon le bilan établi en septembre 2002 par la préfecture, 2.242 personnes ont été blessées. 3.378 accidents du travail avaient été comptabilisés.

En 2007, le nombre de blessés était réévalué à 8.000 par l'Institut national de veille sanitaire (InVs), qui précisait qu'une personne sur quatre se trouvant à moins de 1.700 m de l'explosion avait déclaré avoir été blessée.

Selon Total, plus de 4.500 dossiers ont été ouverts pour des dommages corporels, un chiffre contesté par les victimes qui parlent, elles, de 19.000 dossiers au moins.

Dès septembre 2002, la préfecture évaluait à 5.000 les consultations médicales pour troubles psychologiques mais reconnaissait que "l'impact est sans doute encore supérieur" car ce chiffre n'incluait pas les personnes qui n'avaient pas consulté.

Un homme se recueille le 21 septembre 2016 devant un monument à la mémoire des victimes de l'explosion sur le site de l'usine chimique AZF à Toulouse après l'explosion le 21 septembre 2001 -AFP/Archives/ERIC CABANIS

Un homme se recueille le 21 septembre 2016 devant un monument à la mémoire des victimes de l'explosion sur le site de l'usine chimique AZF à Toulouse après l'explosion le 21 septembre 2001 -AFP/Archives/ERIC CABANIS

Dans un rayon d'environ 3 km, "19 % des femmes et 8 % des hommes ont rapporté une symptomatologie d'état de stress post-traumatique (SESPT), des scores élevés de symptômes de dépressivité et une consommation élevée de médicaments psychotropes", selon un rapport de l'InVs d'octobre 2006.

Les enfants ont été particulièrement touchés: dans la même zone, près d'un élève sur trois présentait une SESPT et un sur cinq des symptômes dépressifs, selon un autre rapport de l'Institut, de mars 2006.

Quant aux troubles auditifs, près de la moitié des personnes résidant dans un rayon de 1.700 m se plaignaient d'acouphènes et/ou d'hyperacousie, et un quart de vertiges, deux ans après la catastrophe. Six ans après l'explosion, ils étaient encore respectivement 40% et 20% environ, indique l'InVs dans sa dernière étude, publiée en 2015.

Les victimes toutes reconnues ? 

Depuis 2001, d'autres décès ont été reconnus "imputables à l'explosion", mais "personne n'a obtenu de chiffre officiel", selon l'Association des sinistrés du 21 septembre.

L'InVs a admis que, "parmi les personnes ayant déclaré des séquelles physiques, seulement une sur dix environ a demandé une reconnaissance officielle".

Des personnes travaillent à l'intérieur de l'usine chimique AZF, le 05 octobre 2001 à Toulouse, quinze jours après l'explosion-AFP/Archives/ERIC CABANIS

Des personnes travaillent à l'intérieur de l'usine chimique AZF, le 05 octobre 2001 à Toulouse, quinze jours après l'explosion-AFP/Archives/ERIC CABANIS

Plus de 15 ans après la catastrophe, "on découvre toujours des victimes", explique Pauline Miranda, présidente de l'Association des sinistrés.

Comme Alain Fabresse, 61 ans. Ancien cadre chez Cegelec-Alstom, non loin d'AZF, il a ressenti de plein fouet le souffle de l'explosion. Mais il n'avait aucune séquelle. Ou du moins le croyait-il.

"Je n'ai eu des bourdonnements qu'à partir de 2002. On m'a juste dit qu'il fallait souffler par le nez et que ça passerait", raconte-t-il à l'AFP. "Mais les sifflements ont empiré. Ce n'est qu'en 2009 qu'un ORL m'a dit que j'avais un traumatisme dû à AZF". Pour les assureurs de Total, il est cependant trop tard pour réclamer.

"Je ne comprends pas: si j'ai un problème quelques années après, ce n'est quand même pas ma faute". Non répertorié, M. Fabresse a le sentiment d'être une "victime invisible, oubliée".

Comme des milliers d'autres, touchés par AZF, il vit avec des acouphènes qui ne lui donnent "aucun répit". "On l'entend toute la journée et la nuit. Quand on est plus de deux, je n'entends plus".

Un ouvrier enlève des cylindres, le 26 septembre 2001 à Toulouse, dans le local sérieusement endommagé d'une entreprise située près du lieu où s'est produite, le 21 septembre, l'explosion de l'usine chimique AZF-AFP/Archives/PASCAL PAVANI

Un ouvrier enlève des cylindres, le 26 septembre 2001 à Toulouse, dans le local sérieusement endommagé d'une entreprise située près du lieu où s'est produite, le 21 septembre, l'explosion de l'usine chimique AZF-AFP/Archives/PASCAL PAVANI

Contre la perte d'audition dont il souffre également, il s'est appareillé, à 4.000 euros l'oreille, dont 420 remboursés par la Sécurité sociale et la mutuelle. "Et les appareils doivent être changés tous les cinq ans".

Pour tenter d'obtenir le défraiement par l'assurance de Total, comme les victimes qui se sont déclarées peu après la catastrophe, M. Fabresse se fait aider par l'Association des sinistrés. "Des victimes invisibles, il y en a plein", assure sa présidente, Pauline Miranda.

Quelles indemnisations? 

Selon Total, 99% des demandes ont été traitées à l'amiable dans l'année qui a suivi la catastrophe et le reste lors du premier procès, en 2009. Il n'y a aujourd'hui aucun dossier en souffrance, assure le géant pétrolier, qui ne chiffre pas les montants moyens versés aux victimes.

Selon l'Association des sinistrés, AON, l'assureur de Total, aurait versé 300 millions d'euros pour les seuls préjudices corporels.